Everything Everything – A Fever Dream

Si je n’avais pas chroniqué l’avant-dernier album d’Everything Everything il y a deux ans, c’est tout simplement parce que je ne l’aimais pas du tout. Et comme je n’ai pas voulu me faire lyncher ou me faire insulter de tous parts, j’avais décidé de fermer ma gueule sur Get To Heaven. Mais promis, je me rattrape car une lueur d’espoir s’affiche quand j’ai écouté les singles que précédaient cette nouvelle livraison du quatuor britannique qu’est A Fever Dream. Et pour une fois, j’ai vu juste.

Jonathan Higgs et ses compères prennent un virage qui leur va comme un gant sur ce nouvel album. Partagé entre Passion Pit et Simian Mobile Disco, le groupe de Manchester possède sa base rock pour autant et comme il fallait s’y attendre, c’est un festival de tubes synthpop énergiques avec « Night Of The Long Knives », le discoïde « Can’t Do » ainsi que les puissants et très rythmés « Desire » et « Ivory Tower » qui pourraient être de sacrés délires en live. Il suffit de la voix perchée du bonhomme et de ses mélodies raffinées et catchy pour donner la pêche en moins de deux, même sur une thématique plutôt sombre centrée autour de la situation politique globale plutôt apocalyptique.

Il suffit de quelques moments d’accalmie comme « Big Game » qui nous émeut par sa légère mélancolie avant que déboule de nulle part un gros riff de guitare ainsi que l’aérien « Put Me Together » quelque peu expérimental avant de nouveaux hymnes qui ont de quoi nous faire bouger de la tête aux pieds. Je pense notamment au gros riff monstrueux de « Put The Numbers » qui est un bon moment de kiff ou encore les variations de tempo de « Good Shot, Good Soldier ». Après un final plus sobre et élégant du nom de « White Whale », Everything Everything a marque un grand coup avec son quatrième album qui surclasse de loin ses prédécesseurs. En raison de son originalité et de son imprévisibilité, le groupe de Manchester a marqué un grand coup avec ce A Fever Dream abouti et maîtrisé.

Note: 9.5/10