Tony Allen n’est plus à présenter vu que le grand patron de l’afrobeat a un CV qui en jette. Batteur hors normes et compositeur de talent, il a un palmarès qui ne devrait pas être renié et des actes comme Damon Albarn, Jimi Tenor, Fela Kuti et autres Oumou Sangaré peuvent nous l’affirmer. Mais ce que le légendaire musicien n’a pas encore fait tout au long de sa discographie, c’est de rendre hommage à un genre musical qui lui est tant cher à ses yeux: le jazz. Résultat des courses, son nouvel album The Source sur le légendaire label Blue Note a exaucé ses rêves.
Accompagné d’un live band (le tromboniste Daniel Zimmermann, le saxophoniste Rémi Sciutto, le contrebassiste Mathias Allamane, le claviériste Vincent Taurelle ainsi que le guitariste Indy Dibongue), l’autre père de l’afrobeat revient aux sources pour un opus reposant faisant suite à son EP hommage à Art Blakey. Il en résulte un voyage spirituel avec des instrumentaux organiques et smooth comme « Moody Boy », « Cruising » et « On Fire ». Le jazz est au cœur des préoccupations du superbatteur tant il respire ce courant musical à pleins poumons sur « Woro Dance » et « Wolf Eats Wolf » même si les relents afrobeat ne sont pas mises de côté pour autant comme sur « Tony’s Blues », « Push and Pull » ainsi que sur « Ewajo ». Notons également la participation de Damon Albarn aux claviers sur l’épuré et méditatif « Cool Cats » qui n’interrompt pas le voyage en cours, bien au contraire.
Tony Allen a réalisé l’album de ses rêves et prouve qu’il reste invincible dans son domaine avec son subtil hommage au jazz instrumental. The Source ira convoquer les spectres de Lester Bowie, Charles Mingus et autres Gil Evans avec l’expertise du papa de l’afrobeat qui fait toute la différence. Laissez-vous tenter par une expérience jazzy hors normes.
Note: 8/10
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