Alice Lewis – Imposture

Beaucoup de médias auront tendance à comparer Alice Lewis à St. Vincent en raison de leur univers musical plus qu’excentrique et avant-gardiste que n’importe qui. Mais pour moi, ça s’arrête là. Notre frenchy qui fut élevée en Angleterre possède à son actif deux albums pour les moins indispensables. Trois années se sont écoulées après Your Dreams Are Mine, l’heure est venue d’en remettre une couche avec une troisième livraison discographique du nom d’Imposture.

Drôle de titre pour qualifier cette nouvelle oeuvre composée aux côtés d’Alexandre Chatelard qui officie aux textes tandis qu’Alice Lewis s’occupe de la musique. Ainsi, Imposture ira faire un grand écart entre pop française contemporaine digne des années 1960-1970 et musique plus moderne à travers des morceaux pour les moins incongrus comme le très synthétique « Opéra Drogue ». S’en suit dès lors des moments très originaux comme les accents orientaux de « La cause et le remède » sans oublier les sonorités 80’s de « Les ciseaux » contrastant avec le côté médiéval de « Amour asymétrique » où même les flûtes sont de sortie.

Beaucoup d’idées fusent du côté de notre duo préféré et cela donne naissance à d’éventuels tubes à l’image de « La reine au sang bleu », « Les beaux draps » ou encore « Cabriolet ». Alice Lewis aura également l’audace de retranscrire en musique le poème de Pierre de Ronsard de « Ô Ma Douce Moitié » en ballade joué au ukulélé baryton, cela en dit long sur sa détermination. N’oublions pas non plus son bras droit Alexandre Chatelard qui fait des merveilles à son côté notamment sur le dernier morceau « Un autre jour » chanté en duo, l’air satisfait.

C’est en visitant dans les odyssées de Michel Polnareff et Serge Gainsbourg mais aussi les figures féminines de Hardy et Birkin qu’Alice Lewis arrive à surprendre de nouveau avec Imposture. Ce troisième album est un parfait voyage dans le temps traversant à vive allure les différentes décennies avec tant d’ingéniosité.

Note: 7.5/10