Barbarossa – Lier

Impossible de détrôner son chef-d’oeuvre de 2013 que fut Bloodline mais pourtant Barbarossa ne s’est pas découragé pour autant. Digne représentant de la nu-folk, James Mathé a opéré un virage plus électronique avec son successeur Imager deux ans plus tard (chroniqué ici). Cette année, il décide de s’installer dans ce nouveau paysage musical avec son nouvel album intitulé Lier.

Entre Imager et ce nouveau disque, de nombreux choses se sont passés dans la vie de notre rouquin adoré. En effet, le londonien a goûté à la paternité pour la première fois, ce qui lui a donné un nouvel aperçu de la vie en général en quittant sa ville natale londonienne. Il en résulte ainsi un nouvel opus sentimental réalisé aux côtés de Ghost Culture mais également avec le prodigieux Sir Was (qui a sorti l’album le plus sous-estimé de 2017 ici) où la nu-folk des débuts s’est définitivement évaporée. Impossible de ne pas frissonner à l’écoute des morceaux électro soulful renversants que sont « Cyclone » et « Broken Beauty » par exemple.

Moins dansant et plus cosy que son prédécesseur, Barbarossa sait allier organique et synthétique mais avec une puissance rythmique assumée. Il peut remercier Sir Was pour les partitions de batterie remarquables comme sur la poignante ballade pianistique « Griptide » dévoilée l’année dernière mais aussi « Ancient Light » qui feront pleurer les chaumières. Pour le reste, Lier poursuit toujours dans cette voie synthétique avec « Don’t Enter Fear » et « Ancient Light » avec cette supercouche de synthétiques qui filtrent l’interprétation poignante de James Mathé. C’est pourtant lorsqu’il se met à nu comme sur la conclusion « Feel My Sins » qu’il arrivera à toucher en plein cœur avec sa voix résolument bouleversante.

En fin de compte, Lier signe comme étant la confirmation du renouveau de Barbarossa. Préférant les ambiances home que dancefloor par rapport à son album précédent, le londonien offre un nouvel aperçu de sa vie à travers des textes axés sur les questions existentielles qui le tourmentent et arrivant à y répondre à travers une musique sensible et profondément humaine.

Note: 8/10