Djazia Satour – Aswât

En 2014, nous avions fait la connaissance avec Djazia Satour qui nous avait offert un premier album riche en inspirations du nom de Alwâne. Entre saveurs orientales, trip-hop, ballades pop et excursions ragga, la demi-soeur d’Amazeigh Kateb avait tout pour plaire. Quatre ans plus tard, elle décide de revenir aux sources et à ses racines avec son nouvel opus intitulé Aswât (« des voix »).

Se voulant être plus brut de décoffrage que son prédécesseur, Djazia Satour a préféré se rapprocher de ce qui l’a construit plutôt que d’arpenter divers horizons. Sur Aswât, la chanteuse privilégie le chaabi algérien des années 1950 sur des mélodies chantées entièrement en arabe comme les ancestraux « Neghmat Erriah » qui ouvre le bal avec délicatesse. On se laissera charmer aussi avec « Ida » aux percussions en mouvement, « Loun Liyam » et autres « Ma Damni » qui, elle, reste pure et audacieuse avec en prime un solo de guitare à la clé.

L’interprétation reste toujours aussi voluptueuse tant elle réussit à nous faire rentrer dans son jardin secret sur les rythmiques traditionnelles pour les moins majestueuses avec « Taleb Laman » et « Ya Ma Tal ». Traitant des sujets divers et variés comme la dépossession de l’exil ou encore l’amour dans un monde qui plonge de plus en plus dans le chaos, Djazia Satour vise juste avec sa sincérité qui fait mouche notamment sur des paysages orientaux qui se défilent devant nous comme sur « Ghounia » et sur la conclusion plus que lyrique qu’est « Souâl ».

Après avoir arpenté des influences trip-hop dans son passé, Djazia Satour a décidé d’opter pour les traditions et les origines sur ce Aswât qui brille de mille feux. Résolument inspiré et revendicative, elle met au service des samples de oud et de bendirs pour pouvoir capter notre attention avec bienveillance.

Note: 8.5/10