Parmi les nouveaux venus du label indie rock américain Father/Daughter Records, beaucoup sortent du lot dont Whitney Ballen. Il s’agit d’une jeune auteure-compositrice-interprète venant tout droit d’Issaquah, dans le Washington qui avait déjà publié deux EPs aux accents emo il y a peu de temps avant de se faire repérer par le label. Cette année, elle est partie pour durer avec son premier album You’re A Shooting Star, I’m A Sinking Ship.
S’éloignant des sonorités emo-pop pour des tonalités plus indie rock, Whitney Ballen s’inscrit dans la lignée de Joanna Newsom mais également de Rilo Kiley et ce premier album en est la preuve concrète. Tout au long de ces douze titres, la musicienne se confie sur sa santé mentale qui lui joue des tours et arrive à accoucher sur musique avec des titres bien emballants et bouleversants que sont l’impeccable introduction « Everything » mais également « Fucking » et « Mountain ».
Et justement la montagne est la métaphore parfaite pour décrire ses conflits intérieurs tant elle arrive à escalader les épreuves qui l’auront marqué durant sa vie personnelle avec des titres tantôt simples et envoûtants (« Rainier », « Moon », « San Francisco ») tantôt noisy et complexes (le plus électrique « Black Cloud » et le chaotique « Nothing » faisant intervenir un saxophone endiablé). Le plus étonnant, c’est surtout la voix de Whitney Ballen (un peu comme celle d’Eva Hendricks de Charly Bliss) où on a l’impression qu’elle a ingurgité de l’hélium mais au final, on finit par s’y faire surtout sur des moments d’audace comme « The Kiss » et le morceau-titre.
En fin de compte, You’re A Shooting Star, I’m A Sinking Ship n’est pas que douze chansons compilées pour en faire un opus mais c’est tout simplement l’accomplissement musical de Whitney Ballen qui survole ses tourments avec précision et clarté.
Note: 8/10