Summer Salt – Happy Camper

Summer Salt fait parti de ces groupes pour lesquels j’ai accroché instantanément mais dont j’ai un peu honte d’en parler. Pourquoi donc ? Je vais vous expliquer. Ce groupe venu d’Austin qui est composé de Matt Terry (chant, guitare) et d’Eugene Chung (batterie), deux potes du lycée, qui s’est formé il y a cinq ans et qui a fait un buzz inconsidérable. Un buzz qui a attiré le label Epitaph qui les a signé sur-le-champ en publiant une multitude d’EPs. Tout semblait sourire pour eux, jusqu’à ce que le bassiste du groupe, Phil Baier, soit accusé de viol et d’abus sexuels par pas mal de femmes. En pleine période #MeToo (que je soutiens à 100%), cela a fait une très mauvaise publicité pour Epitaph et les a viré du label sur le champ. En gros blacklisté à vie dans la scène indie actuelle. Mais Summer Salt a pris la résolution de virer le musicien en question et publie tout de même son premier album en autoproduction nommé Happy Camper.

Donc il est très dommage que les accusations portées sur un ex-membre du groupe puissent faire de l’ombre sur le contenu musical de ce disque qui sent bon l’été. Mélangeant avec brio indie pop résolument twee aux airs 60’s et influences quelque peu bossa nova et doo-wop, Summer Salt nous offre douze compositions mélodiques et enivrantes comme « Heart and My Car » en guise d’introduction mais encore « Speaking Sonar » et « Rockin’ my Paw ». Entre l’interprétation gracieuse de Matt Terry avec un falsetto renversant et ses ambiances légères et apaisantes, on se laisse guider par la grâce du duo à l’écoute des sensationnels tubes post-estivales que sont « Oh Dear » et « Candy Wrappers » sans oublier « Life Ain’t The ame » et « Swingin’ For The Fences ».

Camper rappelle quelque peu The Molochs ou encore Proper Ornaments mais avec des ambiances plus exotiques surtout sur « Seventeen » et « Lovesick », pour la plus value. En résumé, ce premier album de Summer Salt est un beau gâchis car le duo d’Austin pourrait incarner le futur de l’indie pop américaine si leur ancien membre n’avait pas les mains baladeuses et l’esprit de psychopathe qui leur a fait porter préjudice et sali leur réputation à tout jamais. Ce qui me fait penser que j’hésite encore à parler du dernier album de Pinegrove paru en octobre dernier parce que je suis encore partagé sur l’attitude du type mais bon, tout dépendra de mon humeur en fin de compte.

Pas de note malheureusement.

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