Il y a des ruptures amoureuses que l’on ne parvient jamais à guérir et c’est le cas de nombreux musiciens qui mettent leur chagrin d’amour en musique sous n’importe quel forme pour tenter de cicatriser. Dernier cas en date, Nicholas Krgovich qui a mal et qui crie Ouch sur son dernier album paru en octobre dernier.
L’auteur-compositeur-interprète et musicien multi-instrumentiste originaire de Vancouver a vécu une séparation pour la moins brutale selon ses propres dires et il nous le fait savoir à travers ces douze morceaux aussi bien mélancoliques que rêveurs. Il n’y a qu’à juger les précieuses écoutes de l’introduction onirique de « Rosemary » mais aussi celle des très smooth « Time » avec un chaleureux solo de saxophone et « Hinoki » pour capter la douleur de l’artiste qui noie sa peine avec une plume plus qu’éloquente.
Nicholas Krgovich établit un parallèle de sa rupture amoureuse à celui d’un deuil mais en processus beaucoup plus ralenti. Que ce soit sur les morceaux chaloupés de « Goofy », « Belief » et « Guilt », il en fait un exercice cathartique à travers des influences indie folk aux sonorités hybrides mais chaleureuses à plein souhait. Et avec Ouch, même si il n’a pas cicatrisé entièrement même à l’écoute de « Rejection », « October » ou même le final riche en simplicité du nom de « Field », il arrive tout de même à exprimer le fond de sa pensée et de son malheur afin de nous convaincre de le prendre dans ses bras et de le consoler à notre tour.
Note: 9/10