Exploded View – Obey

En 2016, nous avions fait la connaissance d’Exploded View avec leur premier album qui fut de très bonne qualité ici. Le groupe formé par la charismatique Annika Henderson qui est passée du journalisme politique à la musique a marqué un grand coup avec leur mélange de krautrock et de post-punk labyrinthique comme il se doit. Deux ans plus tard, les voici de retour avec leur successeur intitulé Obey.

Une fois n’est pas coutume, on se familiarise avec leur mélange musical qui a fait tant d’émois deux ans plus tôt. Le désormais trio (car le guitariste Amon Melgarejo a quitté l’aventure quelques temps plus tôt) opte pour plus d’arrangements musicaux que dans le passé qui fut placé sous le signe de l’enregistrement live. Moins spontané, Exploded View fait place à plus d’expérimentation et plus de complexité musicale comme l’atteste des titres plutôt enivrants comme l’introduction « Lullaby » qui est suivie de très près par l’électro-folk soyeuse de « Open Road ».

Mais très vite, on rentre vite dans le tas avec les allures post-punk industriel à la The Soft Moon de « Dark Stains » ou encore les menaçants « Raven Raven » et « Come On Honey » qui se rangent du côté des morceaux épiques comme les sonorités shoegaze de « Sleepers » entre autres. Exploded View explore chaque recoin de ses influences sans jamais se mordre la queue et ce n’est pas pour rien que l’on acquiesce à l’écoute de « Gone Tomorrow » et de la planante « Letting Go Of Childhood Dreams ». Le trio affiche clairement ses ambitions et le dernier titre quasi-apocalyptique nommée « Rant » le démontre aussi bien.

Sur Obey, Exploded View vire aux antipodes de sa musique aussi bien lumineuse qu’obscure, tantôt sensible tantôt brutal. Mais les dix morceaux que constituent ce second disque s’enchaînent d’une incroyable fluidité qu’il permet de mettre en avant les talents de musicienne intrépide qu’est Annika Henderson qui voit au-delà des influences krautrock et post-punk.

Note: 8.5/10