Vous avez (sûrement) croisé Okay Kaya auprès de King Krule sur son album The Ooz (chroniqué ici), ce qui est normal, vu qu’elle est une de ses fidèles collaboratrices. De son vrai nom Kaya Wilkins, la norvégienne est sortie du lot en raison de son interprétation cotonneuse et de son univers musical bien singulier. Et en juin dernier, elle a décidé de se lancer en solo pour la première fois avec un album nommé Both.
A l’écoute de ces quatorze morceaux aux allures bedroom-pop, on sent tout de suite l’expertise de la jeune femme. On sent qu’elle a su développer son univers pour nous offrir des morceaux cotonneux et minimalistes à l’image de l’introductif « Vampire » mais encore « Dance Like U » et le bouleversant « I Die Slow »qui valent leur pesant d’or. Okay Kaya s’ouvre à nous et son quotidien qui fut traversé par pas mal d’épreuves comme sur « Fake It » qui parle intimement de sexe et le fait qu’elle avait du mal à assumer sa sexualité à la vingtaine passée ou encore sur « IUD » où elle ressentait l’envie d’avoir un enfant tôt dans sa vie. Et comme le titre de l’album indique, la norvégienne joue énormément sur l’ambiguïté.
Avec la contribution d’Aaron Maine de Porches à la production, on se sent désormais proches de l’univers musical d’Okay Kaya. Il suffira de quelques notes de guitare et d’une interprétation somptueuse ou parfois de quelques textures synthétiques dominant les arrangements de « Habitual Love », « Glitch » et autres « Can U Not ». Hormis la langue de Sheakspeare, elle est tout de même assez gentille pour nous faire un clin d’œil avec « Tu me manques » chanté en français ou dans sa langue natale sur « La Meg ».
Avec une fin d’album on ne peut plus folk, Both d’Okay Kaya capture malgré tout l’essence d’une artiste douée capable de jouer avec nos sens comme pas permis. Archy Marshall a eu raison de miser sur elle tant la magie opère dès les premières secondes.
Note: 8.5/10
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