Jessica Pratt – Quiet Signs

C’est dire qu’elle s’est faite attendre celle-là. Cela faisait maintenant quatre ans que nous étions sans nouvelles de Jessica Pratt depuis qu’elle nous a émerveillé avec son second album nommé On Your Own Love Again (chroniqué ici). Cette année, elle effectue son retour sous le signe de la douceur avec son successeur nommé Quiet Signs et quelque chose me dit qu’elle a placé la barre plus haute cette fois-ci.

La chanteuse la plus british de San Francisco est remarquable pour sa folk psychédélique digne des années 1960 faussement désuète. Désormais signée sur le prestigieux label Mexican Summer, Jessica Pratt prend son envol avec son nouvel album où elle baigne dans ces influences qui lui sont familières mais avec plus de grâce et de charme qu’auparavant. Dès l’introduction pianistique sous une couche de reverbs intitulée « Opening Night », voilà que sa voix enfantine toujours aussi originale refait surface et nous envoûte sous des sublimes compositions guitare/voix comme « As The World Turns », « Here My Love » sans oublier la désormais incontournable « This Time Around ».

Avec toujours Vashti Bunyan comme principale source d’inspiration, Jessica Pratt n’hésite pas à s’élever au milieu de la concurrence fortement accrue avec des Angel Olsen, Aldous Harding et autres Julie Byrne en faisant appel à un charme infaillible et à une profondeur exceptionnelle. Au milieu de ces neuf compositions dépouillées et intemporelles, il arrive que d’autres instruments viennent s’y greffer pour plus d’émotions comme la flûte et l’orgue sur « Fare Thee Well » ou des influences brésiliennes viennent s’ajoute à l’atmosphère générale de l’opus comme les accents Laurel Canyon de « Poly Blue ».

Pour le reste, on se laisse bercer par les paroles inintelligibles contrastant avec la sublime interprétation de la native de San Francisco comme sur « Here My Love », « Silent Song » mais également sur la magnifique conclusion nommée « Aeroplane ». Beaucoup plus lumineux que son prédécesseur, le charme infaillible de Jessica Pratt rayonne de nouveau sur ce Quiet Signs et arrive à rendre sa folk psychédélique des années 1960-1970 complètement intemporelle et singulière pour la rendre de plus en plus attachante.

Note: 9/10