Ce n’est plus un secret pour personne mais Animal Collective est un peu sur la pente descendante depuis quelques années. Après un Painting With plutôt moyen paru en 2016 (chroniqué ici) et un Tangerine Reef en collaboration avec Coral Morphologic l’année dernière (chroniqué ici), les membres du groupe ne négligent pas leurs carrières solo pour autant. Cette année, Noah Lennox alias Panda Bear, qui n’a pas participé à l’album précédent, effectue son retour avec un nouvel album intitulé Buoys.
Quatre ans après son majestueux Panda Bear Meets The Grim Reaper (chroniqué ici), il revient en ce début d’année avec ce sixième disque de sa carrière. Ici, il dit adieu à Sonic Boom qui a été responsable de ses chefs-d’oeuvre précédents mais bonjour à Rusty Santos (Born Ruffians, Owen Pallett, DJ Rashad…) pour la production et qui était déjà derrière son Person Pitch. Composé à Lisbonne là où il vit désormais, il abandonne les influences pop expérimentale riche en superpositions de voix noyées d’écho pour quelque chose de plus organique. Et cela s’entend dès l’entrée en matière nommée « Dolphin » qui se veut plus serein et plus introspectif. Beaucoup spéculent que la capitale portugaise l’aura profondément inspiré mais qu’importe, Panda Bear nous offre un condensé plutôt cohérent et aérien tout au long.
On peut relever des titres comme « Cranked », « I Know I Don’t Know » et « Master » où ils suivent à peu près le même schéma: quelques accords de guitare acoustique et quelques petites touches électroniques et psychédéliques mais discrètes sans oublier la voix de Noah Lennox qui joue le yin et le yang à chaque fois. Il est important de noter qu’il joue énormément avec sa voix, à un tel point qu’il aura parfois recours à l’Auto-Tune mais le choc n’est que léger cette fois-ci. Il y a tout de même des titres qui sortent du lot comme le morceau-titre mais encore la complainte folk « Inner Monologue » qui convie entre autres le producteur chillien Lizz et le chanteur portugais Dino D’Santiago pour un moment spirituel comme on en fait plus.
En neuf morceaux et en 31 minutes, Panda Bear a su se réinventer avec ce Buoys étonnamment intimiste et aérien. Ceux qui s’attendaient à des morceaux aux rythmiques lourdes et aux influences lourdingues seront bien sûr désorientés mais ce nouvel opus marque un nouveau chapitre dans la discographie du cerveau d’Animal Collective. Il suffit de patienter le mois prochain pour le nouvel album d’Avey Tare pour voir ce qu’il advient de lui.
Note: 8/10