Chris Cohen – Chris Cohen

Il y a trois années de cela, Chris Cohen avait marqué au fer rouge sa musique avec son second disque intitulé As If Apart (chroniqué ici). Le musicien californien est considéré comme étant un des plus talentueux du label Captured Tracks grâce à ses compositions intimistes et voyageuses. Cette année, tout me laisse à penser qu’il s’est surpassé sur son troisième album. Et voici pourquoi.

Les dix morceaux que constituent ce Chris Cohen possèdent un caractère plutôt autobiographique. En effet, le californien a décidé d’ouvrir la porte de son jardin secret qui est parsemé d’embûches. Entre divorce de ses parents suite à son père qui avait fait son coming-out et autres problèmes familiales, il s’est résolu à cicatriser ces peines en chanson mais le fait avec une sérénité sur des sublimes morceaux comme l’introductif « Song They Say » mais également « Green Eyes » et « Sweet Williams ».

Musicalement parlant, Chris Cohen donne l’impressions de passer à la décennie suivante contrairement à son prédécesseur qui fut marquée pour ses sonorités dignes des années 1970. Et le californien a l’air d’assumer cette transition musicale tant son soft-rock psychédélique éthérée et mélodique aura de quoi nous laisser pantois. Entre solo de saxophone sur « Edit Out » et de clavecin couplées de solos de guitare sur « Twice In A Lifetime », le musicien panse ses plaies et exorcise ses traumatismes du passé d’une façon incroyable mais authentique.

On pourra également citer les somptueux « House Carpenter » et « The Link » qui témoignera de l’étonnante maturité de Chris Cohen. Après ses derniers morceaux que sont « Heavy Weather Sailing » et « No Time To Say Goodbye » où il videra son sac une fois pour toutes, le musicien californien, ex-collaborateur de Deerhoof et d’Ariel Pink, vient de signer son disque le plus sensible mais également le plus complet artistiquement parlant. Ce qui en dit long sur sa personnalité.

Note: 8.5/10