Le mythique label américain Merge Records continue de miser sur ses beaux chevaux. Et ces derniers temps, le nom de Fruit Bats surgit de partout et forcément, il a de quoi attiser la curiosité de tout le monde. Il s’agit du nom du projet musical d’Eric D. Johnson qui nous vient de Chicago et qui avait connu des périodes obscures bien avant de se lancer dans cette aventure et son premier album intitulé Gold Past Life.
C’est avec onze morceaux résolument indie folk aux allures 70’s que l’on a affaire tandis que notre hôte panse ses blessures antérieures du mieux qu’il peut. Avec la production rétro de Thom Monahan, il fait preuve de nostalgie avec sa voix nasillarde quasi-réminiscente de Jake Webb de Methyl Ethel surtout lorsque l’on écoute des titres savoureux comme « The Bottom Of It » qui ouvre le bal mais également « Drawn Away » et la ballade pianistique nommée « Ocean » dont les constructions musicales ont de quoi rappeler la bienveillance de The Shins. Et je ne dis pas ça parce que le musicien multi-instrumentiste fut également membre du groupe de James Mercer.
Bien entouré avec Meg Duffy de Hand Habits (encore elle) ou encore Greta Morgan de Vampire Weekend, Fruit Bats fait le grand pont entre la folk et les arrangements pop rétro des années 1970 sur les plus enjoués « Cazadera », « Your Dead Grandfather » ou bien même le flamboyant « A Lingering Love ». Entre Supertramp, Neil Young et Fleetwood Mac, ses influences se font ressentir comme il se doit que ce soit sur « Mandy From Mohawk (Wherever You May Be) » et sur le final nommé « Two Babies From Michigan ».
Pour un premier album, Fruit Bats nous offre un road-trip estival plutôt fruité où il cicatrise son passé traumatisant. Avec un bagage musical aussi important, Eric D. Johnson sait nous envoûter comme il se doit même si un brin d’originalité aurait été la bienvenue. Quoi qu’il en soit, on plonge les yeux fermés sur ce premier disque authentique et solaire.
Note: 8/10