Emel Mathlouthi – Everywhere We Looked Was Burning

En l’espace de deux albums, Emel Mathlouthi a réussi à se faire une place sur la scène internationale. On avait laissé la chanteuse et artiste tunisienne deux années plus tôt avec son second disque Ensen montrant une artiste n’ayant pas peur des métamorphoses. La preuve concrète avec ce troisième opus intitulé Everywhere We Looked Was Burning.

Une fois de plus, Emel Mathlouthi repousse les limites de sa création. C’est dans une petite maison de la forêt de Woodstock, se laissant imprégner de cette atmosphère si particulière, qu’elle s’est lancée dans un nouveau processus d’écriture. Sa poésie militante et pacifique prend des allures dantesques sur ces compositions théâtrales à mi-chemin entre trip-hop et ambient comme l’introduction nommée « Rescuer » mais encore « Footsteps » et « Wakers In The Wind ». La chanteuse tunisienne résidant désormais à New-York retient définitivement l’attention à travers des productions plus bouleversantes qu’à l’accoutumée.

Ayant recours à des mélodies déchirantes avec un zeste oriental et de productions électroniques qui dominent les titres à l’image de « Womb », « Merrouh » et de « A Quiet Place », Emel Mathlouthi sait viser juste avec ce virage résolument radical. Alternant anglais et arabe comme sur « Merrouh » et sur « Ana Wayek », elle réussit à interpeller son auditeur tout comme sur « Does Anybody Sleep ». Pour ce troisième album, les messages que passent l’artiste résonnent et éveillent l’âme de son auditeur en toute efficacité.

Note: 8/10