Dans le roster toujours aussi riche de Brainfeeder, on déniche pas mal de talents. Et parmi ces joyaux, on retrouve ceux qui se font plus discret comme Teebs. Cela faisait cinq ans que nous étions sans nouvelles du producteur californien et son album E s t a r a et c’est dire que l’on s’inquiétait un peu. Et bien trêve d’impatience, le voici de retour avec son nouvel opus Anicca.
Mtendere Mandowa, de son vrai nom, fut une figure imparable de la scène beat californienne aux côtés de son boss Flying Lotus ou de Nosaj Thing. Et bien il remet son titre en jeu avec son nouveau disque étrangement serein et planant. Armé de son sampler SP-404, son Mellotron M4000D ainsi qu’une seprewa et une guitare, il nous propose des instrus qui nous font voyager loin, très loin. Il suffit de fermer les yeux et de se laisser emporter par la douceur mélancolique de « Shells », « Mirror Memory » ou bien même de « Slumber » résolument aériens.
Anicca ne se fait pas sans guest et pour ce faire, Teebs invite la crème de la crème. On retrouve à plusieurs reprises Thomas Stankiewicz sur l’introduction cristalline nommée « Atoms Song » qui est une parfaite montée en puissance synthétique mais également sur la conclusion intitulée « Muted ». Sinon, Anna Wise, collaboratrice de Kendrick Lamar, a répondu présent sur le soyeux « Threads » tout comme Panda Bear où le choc des cultures se rencontre sur « Studie » et la sensation Sudan Archives sur l’enivrant « Black Dove ».
Avec d’autres perles taillés sur mesure comme les influences dignes de feu J Dilla sur « Daughter Callin’ » conviant Pink Siifu, Teebs nous offre un voyage spirituel et musical défiant le temps qui passe avec un Anicca somptueux et paisible.
Note: 9/10