King Krule – Man Alive!

Personne n’aurait pu anticiper le raz-de-marée King Krule en 2017. Cette année-là, Archy Marshall avait tout emporté sur son passage avec son troisième disque intitulé The Ooz (chroniqué ici) qui fut rapidement considéré comme étant une des plus grandes œuvres de cette année tous genres confondus. Suite à cela, le britannique a pris du recul et revient en très grande forme avec son successeur tant attendu nommé Man Alive!.

N’allez donc pas croire que King Krule allait nous ensorceler avec une suite logique du complexe et expérimental The Ooz et non plus allait s’assagir maintenant qu’il est devenu père de famille. Le londonien reste égal à lui-même lorsqu’il s’agit de nous emporter dans un univers musical toujours aussi pressant et anxiogène avec « Cellular » en guise d’introduction avec ses distorsions électroniques et son interprétation toujours aussi solennelle. Plus radical qu’auparavant sur les rythmiques robotiques de « Supermarché » et le sombre et vicieux « Comet Face », Man Alive! promet de moments mémorables.

Cette noirceur si caractéristique de King Krule se retrouve tout au long mais exploité de façon différente. Man Alive! contient tout de même quelques moments plus libérateurs tels que la ballade douce-amère nommée « Perfecto Miserable » riche en réverbérations et les nappes aériennes de « Energy Fleets ». Mentionnons également le single minimaliste « (Don’t Let The Dragon) Draag On » ainsi que le délicat « Underclass » qui apaise en quelques sortes l’ambiance avant de rebasculer dans les ténèbres avec les déstabilisants « Alone, Omen 3 » et « Slinky ».

Et même si le niveau est un chouïa en dessous de l’aventureux The Ooz, King Krule reste égal à lui-même en faisant parler son côté oppressé avec « Please Compete Thee » en guise de conclusion. Man Alive! ira une fois de plus contempler les influences jazz, post-punk et trip-hop en prenant des côtés nihilistes pour en faire quelque chose d’exceptionnel. C’est à cela que l’on reconnait la patte du londonien toujours aussi ambitieux en la matière.

Note: 8.5/10