Stephen Malkmus – Traditional Techniques

Depuis l’année 2018, Stephen Malkmus est entré dans une phase où la créativité est au plus haut point. L’ex-membre de Pavement avait effectué son grand retour en compagnie de son groupe The Jicks avec Sparkle Hard (chroniqué ici) à mi-chemin entre indie rock classique et expérimentations électroniques avant de récidiver en solo avec le très expérimental Groove Denied l’année suivante (chroniqué ici). Cette année, le légendaire slacker revient avec Traditional Techniques portant bien son nom.

Fini donc les ascensions indie rock ainsi que les bidouillages électroniques avant-gardistes, Stephen Malkmus décide de dévoiler son côté épuré. C’est avec des compositions indie folk voyageuses que l’on a affaire que ce soit sur « ACC Kiartan » en guise d’introduction mais également sur « The Greatest Own In Legal History » et sur « Cash Up » qui font tout de même preuve d’inventivité. Un peu d’exotisme et de voyage s’invite au programme car l’ex-leader de Pavement privilégie les guitares acoustiques à 12 cordes ainsi que les instruments traditionnels afghans comme le rabâb par Qais Essar ou encore le kaval par Eric Zang comme sur le rock spirituel « Xian Man ».

C’est au son des guitares entrelacés mais également de flûtes enchanteresses et de sonorités fuzzy que l’on réussit à appréhender ce nouveau chapitre de Stephen Malkmus qui ne perd jamais son côté slacker comme sur « Shadowbanned » et son clip de folie ou encore « What Kind Of Person » et « Brainwashed » où l’on a une autre version de folk-rock. Avec l’aide de Chris Funk de The Decemberists et de Matt Sweeney, Traditional Techniques se montre plus libérateur que ses prédécesseurs que ce soit sur « Signal Western » et « Amberjack » montrant le musicien sous un nouveau jour débarrassé de toutes artifices. Dans quelques mois, lui et son fameux groupe Pavement se reformeront comme il y a dix ans pour un concert au Primavera Festival. Il n’y a plus qu’à espérer un nouvel album de retour pour les éternels nostalgiques des années 1990. Allez quoi, on a le droit de rêver un peu, non ?

Note: 8.5/10