Widowspeak – Plum

Widowspeak nous avait laissé un sacré grand souvenir avec leur album Expect The Best (chroniqué ici). Le duo de Brooklyn mené par Molly Hamilton et Robert Earl Thomas nous donne toujours rendez-vous à la fin du mois d’août pour de nouvelles aventures musicales. Sauf que trois années se sont écoulées et on s’inquiétait de leur sort. Pas de panique, les voici de retour avec leur cinquième disque du nom de Plum.

Durant ces trois années, Widowspeak s’est mis en pause ce qui a permis à Robert Earl Thomas de sortir un disque solo (chroniqué ici) et c’est le virage que le duo a décidé d’emprunter. Moins shoegaze et dream-pop que par le passé, le groupe ira arpenter des chemins plus indie folk et jangle-pop avec une esthétique 60’s qui lui sied à merveille. Cela s’entend sur des compositions dépouillées et voyageuses à l’image de l’introduction mais également « The Good Ones », « Money » et « Even True Love » où l’interprétation de Molly Hamilton aura de quoi nous envoûter en nous parlant de l’agitation uniquement du créateur qui doit survivre des fruits de son travail.

En conviant Sam Evian aux manettes et le prodige Sam Cohen aux claviers, Widowspeak se réinvente même si ils n’hésitent pas à revenir à la source de temps à autre. On peut citer le rêveur et étrangement menaçant « Breadwinner » dédié aux workaholics qui ne répondent par la rhétorique « travailler plus pour gagner plus » ainsi que le planant « Amy » qui trouveraient leur place sur leur prédécesseur. Bien entendu, le groupe multiplie les champs du possible en s’inspirant notamment de Terry Riley sur « Jeanie » où Molly Hamilton se lance dans le français (« Je ne sais pas », « Je ne comprends pas ») ou bien même les arrangements chaleureux de « Y2K » qui clôturent cette cérémonie faisant de ce Plum un disque touchant et voyageur prouvant leur intégrité et la sérénité sont les maîtres mots.

Note: 8.5/10