Sad13 – Haunted Painting

À ce stade de sa carrière, Sad13 n’a rien à envier. Tête pensante des désormais cultes Speedy Ortiz et à la tête de son propre label indépendant Wax Nine, la native de Boston a tout ce qu’il faut pour réussir et incarner une des actes les plus prédominants de la scène indie rock américaine féminine actuelle. Quatre ans après son premier disque solo nommé Slugger (chroniqué ici), elle récidive avec Haunted Painting.

C’est dire que Sadie Dupuis revient de loin après tant d’années. Haunted Painting ira narrer ces années d’errance pour la protagoniste qui a pu voir la misogynie montante sur la scène indie rock actuelle, les différentes maladies mentales qui affectent son entourage ou encore le décès de son père qui l’aura tant bouleversé mais le tout avec le sourire et sur des compositions plutôt entraînantes. Il n’y a qu’à juger les titres synthétiques tels que « Into The Catacombs » et « WTD ? » qui ouvrent le disque pour s’en apercevoir.

Sad13 pourra compter sur la participation de Roberto Carlos Lange alias Helado Negro sur l’introduction et de Rick Maguire de Pile sur l’orchestral « Take Care » tout comme Merrill Garbus de tUnE-yArDs sur le bien fun « Ghost (Of A Good Time) ». Mais c’est pourtant le cerveau fou de Speedy Ortiz qui est le centre de l’attention et qui nous en fait voir de toutes les couleurs en alliant la puissance synthétique de Slugger au rock rugueux de son groupe pour une fusion improbable mais efficace. Avec ses textes si détaillés placés sous le signe de l’empowerment féminin, Sadie Dupuis étonne pour ses morceaux frais et authentiques avec les relents surf de « Good Grief » et d’autres plus prog avec « The Crow » en passant par le grunge avec la conclusion nommée « Market Hotel ».

Il y en a pour tous les goûts sur ce Haunted Painting qui est une invitation à rentrer dans l’univers de Sad13 partagé entre fougue adolescente et peur de l’âge adulte. Avec ces compositions acidulées qui contrastent aux textes bien réalistes, Sadie Dupuis fait un pas en avant pour se démarquer une fois de plus de la concurrence féminine avec un second disque si immersif où tout n’est pas rose malheureusement.

Note: 8.5/10