Montréal continue de faire parler de lui pour sa créativité sans failles. On en veut pour preuve Population II qui est un trio composé d’Emmanuel Ethier (que vous avez croisé du côté de Corridor et de Jonathan Personne) et qui fait énormément parler d’eux depuis quelques années maintenant. Voici enfin venir la parution de leur premier disque intitulé A la Ô Terre.
Très vite, Population II aura de quoi nous en mettre plein les oreilles. A mi-chemin entre space-rock, garage-rock psychédélique et free-jazz, le trio montréalais redouble d’ambitions avec des compositions monstrueuses telles que « Introspection » qui ouvre le bal mais également la triptyque qu’est « Les Vents », « L’Offrande » et « La Nuit » où l’on nage aussi bien en plein rêve qu’en plein cauchemar avec ces sonorités musicales totalement audacieuses.
Il suffit d’une supercouche de reverbs vocales et d’arrangements pointilleux (l’apparition du saxophone ainsi que ses riffs tantôt mélodiques tantôt bruitistes dignes de John Dwyer) pour que l’on suffise à être fasciné par cet univers aussi bien paisible qu’inquiétant. Population II sait jouer avec les contrastes sur les allures free-jazz d' »Attraction » qui flirtent avec le rock progressif de « La Danse » avant de s’attaquer aux élans krautrock sur « Il eut un silence dans le ciel » et « A la porte de demain » avec un clin d’oeil subtil à Osees. Tellement d’audace sur ce A la Ô Terre qui se clôt avec « Je laisse le soleil briller » sur un océan de larsens montrant que le trio montréalais sait nous emmener en voyage comme bon leur semble.
Note: 8/10