Adrian Younge – The American Negro

A ce stade, Adrian Younge est devenu un incontournable de la scène soul et hip-hop américaine moderne. Qu’il soit en solo ou en collaboration avec Ali Shaheed Muhammad, ex-DJ d’A Tribe Called Quest, pour la série Jazz Is Dead, tout réussit au musicien et producteur californien. Ce n’est pas un hasard si un nouveau disque de sa part est toujours un événement. Cependant, ce The American Negro n’a pas l’air de susciter l’attroupement bizarrement.

Pour ce disque conceptuel, Adrian Younge affiche clairement ses positions pro-black suite au déferlement Black Lives Matter qui a ressurgi l’année dernière suite aux récentes bavures policières infligées à la communauté afro-américaine. Le producteur californien ira publier ce The American Negro qui se veut militant et veut attirer l’attention sur l’histoire du racisme systémique aux Etats-Unis à travers ces 26 titres (oui, 26 !) où il alterne interludes en spoken-word où il se positionne en tant que prédicateur/documentaliste tels que « Revisionist History », « The Black Broadcast », « Double Consciousness » ou encore « Disadvantaged Without A Title » se voulant provocateurs. Et c’est d’ailleurs là que le bât blesse.

En voulant convoquer les disques classiques tels que What’s Going On ?, There’s A Riot Goin’ On ou encore Superfly, Adrian Younge ira rajouter une dose de provoc qui va au-delà de la pochette mais pose une critique acerbe un brin parfois extrême, qui pourra déstabiliser plus d’un. A côté de cela, on retrouve des compositions soulful vintage qui feront l’affaire avec « Dying On The Run » et « James Mincer Jr. » ou bien encore « Margaret Garner » et « Light On The Horizon » tantôt instrumentales tantôt vocales. Il est vrai que l’on est à mille lieues d’un Something About April qui brillait par sa simplicité avec « A Symphony For Sahara », « The Death March », « George Stinney Jr. » et autres « Rotten Roses » car il est difficile d’écouter The American Negro en une traite en raison de propos pouvant heurter la sensibilité de chacun. Ceci dit, l’intention est louable mais ne convainc qu’à moitié.

Note: 5/10