Tropical Fuck Storm – Deep States

On ne s’est jamais vraiment remis de la dernière claque musicale de Tropical Fuck Storm qu’était Braindrops (chroniqué ici). Le groupe d’art-punk australien a continué de faire parler leurs excentricités en détaillant un monde sombrant de plus en plus dans la démence et poursuit dans cette voie avec son successeur intitulé Deep States.

Et ils ne perdent pas de temps dès les premières notes de « The Greatest Story Ever Told » où la folie de Gareth Liddiard continue de gagner du terrain tandis que ses compères nous en font voir de toutes les couleurs tout comme sur « G.A.F.F. » à mi-chemin entre punk synthétique et funk tandis que le chanteur du groupe étonne pour son flow ciselé ou encore sur « Blue Beam Baby » ira trouver de la compassion pour les envahisseurs du Capitol en janvier dernier (oui oui, même pour *r**l P*nk et J*hn M**s).

Entre no-wave et art-punk, Tropical Fuck Storm sort l’artillerie lourde une fois de plus. Le gang australien arrive à analyser un monde en pleine perdition et en pleine folie et ce n’est pas la pandémie qui va arranger les choses, comme ils l’expriment parfaitement sur des titres foutraques tels que les allures indus menaçantes de « Suburbopia » et le minimaliste « Bumma Sanger » racontant les effets indésirables du confinement. Résolument hallucinogène de bout en bout, Deep States creusera profondément dans la psychologie de l’humain afin de déceler ses failles et c’est notamment le cas pour « The Donkey » ensorcelant ou bien la pop arty de « New Romeo Agent » interprété par Erica Dunn.

Il suffira d’une ballade plus lancinante du nom de « Legal Ghost » et d’une conclusion instrumentale et synthétique du nom de « The Confinement Of The Quarks » pour que Tropical Fuck Storm nous rappelle que les problèmes du monde peinent à se résoudre tant la folie est perceptible aux quatre coins du monde. Avec Deep States, l’approche littéraire et la musique imprévisible des australiens font un mélange parfait qui réussira à nous rendre dingo mais aussi à regarder au plus profond de nous-mêmes.

Note: 8/10