Hubert Lenoir – PICTURA DE IPSE : Musique directe

En 2019, Hubert Lenoir a connu la consécration avec son premier album nommé Darlène (chroniqué ici). Le musicien québécois est sorti de l’ordinaire avec son opéra-rock glam complètement foutraque qui aura suscité un engouement. Deux ans plus tard, il compte emprunter un virage brutal mais intéressant avec son nouveau disque nommé PICTURA DE IPSE: Musique directe.

Ce qui est sûr, c’est que Hubert Lenoir n’est pas là pour mettre son auditoire et ses critiques à l’aise. Ce second disque se montre plus expérimental et plus fantaisiste où il abandonne le côté glam afin de chercher vers des sonorités plus soulful et avant-gardistes, comme l’affirme des titres inaccessibles tels que « SECRET » en compagnie de Kirin J Callinan et de Mac Demarco ou encore « QUATRES-QUARTS » et les boucles de saxophone hypnotiques de « HULA HOOP ».

Ici, Hubert Lenoir cherche des réponses à ses questions existentielles, allant de son identité sexuelle sur « MTL STYLE LIBRE » où il ira modifier sa voix un peu comme l’a fait Madlib pour Quasimoto en rappant: « Combien de filles y faut j’fuck pour que mes amis m’admirent? Combien de dicks y faut j’suck que je sois assez queer? » à ses vilains nuages qui l’entourent sur la neo-soul fantaisiste de « OCTEMBRE » accompagné de la remarquable Bonnie Banane et de l’excellent et nébuleux « DIMANCHE SOIR » avec High Klassified à la production (Dosseh).

Ce disque labyrinthique qui contient également d’autres moments forts à l’image du breakbeat frénétique de Thundercat sur « 418 wOo » ou encore du G-Funk synthétique des séries Z sur « BOI » et de l’agité « SUCRE + SEL » montre un Hubert Lenoir qui surprend de bout en bout. PICTURA DE IPSE: Musique directe s’avère inaccessible mais permet de mesurer le talent artistique d’un des artistes québécois les plus sulfureux du moment.

Note: 8/10