Il y a moins d’un an paraissait le premier EP de SLUMB qui s’appelait Reset. Le duo bordelais a réussi son entrée en matière avec sa musique singulière n’ayant laissé personne indifférent et continue sur sa lancée avec son successeur nommé Play Dead.
Le premier titre de l’album se nomme « Last Exit to Slumberland » et plante le décor comme il se doit avec ce mélange de musique néo-classique cinématographique aux secousses glitch inattendues et frénétiques frôlant l’illbient. Tel est le paradoxe musical de SLUMB qui sait allier sensibilité et agression musicale pure et dure mais avec une touche poétique qui n’a pas son pareil. Toutefois, le pianiste Julien Marchal et le beatmaker Senbeï élargit son spectre musical avec « Aurora » qui a de quoi rappeler le post-rock épique et saisissant de Mogwaï (ce pont !) ou encore avec les denses « Happy As A King » et « Over and Done » nous faisant voir de toutes les couleurs.
Plus on avance sur Play Dead, plus on est épaté par la force de frappe créative du duo bordelais. Qu’il navigue vers le Soleil Levant sur les inspirations dignes de Fakear avec « Copernic » ou vers des contrées ténébreuses avec « Grandma », SLUMB s’inscrit comme de parfaits maîtres de cérémonie, même lorsque CW Jones viendra prêter main forte sur les aspirations blues de « Come and Get It » ou Thomas Anton viendra imposer sa patte sur l’OVNI blues/soul/jazz/hip-hop/dubstep qu’est « Mystery Men ». C’est ainsi que cette fusion entre envolées lyriques et néo-classiques et beats turbulents et glitchés refont surface sur la montée en puissance qu’est « Flip » avant de laisser place à la conclusion éponyme des plus cérébrales, à l’image de ce premier disque dense. SLUMB tutoie les sommets avec cette fusion musicale qui n’en finira pas de faire parler d’eux.
Note: 7/10