Nilüfer Yanya – Painless

Aujourd’hui, il est nullement nécessaire de revenir sur l’impact de Nilüfer Yanya sur la scène internationale. On a tous succombé à son Miss Universe il y a trois années de cela (chroniqué ici) et lui ayant permis de viser la stratosphère. Donc forcément, son retour était plus que bienvenu avec la parution de son successeur qui s’intitule Painless.

Moins conceptuel que son prédécesseur, Nilüfer Yanya décide de se centrer autour de ses émotions lui jouant des tours. Bien entendu, on ne change pas une équipe qui gagne car elle est toujours aussi bien entourée pour mettre en œuvre ce Painless toujours aussi bien épuré qu’hétéroclite. Le voyage est annoncé avec un « the dealer » pour le moins frénétique rappelant Liz Phair à son apogée montrant Nilüfer Yanya en dévoilant ses frustrations et sa vulnérabilité à l’état pur avant d’enchaîner avec les irrésistibles « L/R » aux synthés venus d’ailleurs ou encore le plus percutant « stabilise » frôlant la jungle.

Avec Painless, Nilüfer Yanya se montre plus électrique musicalement qui contraste avec sa voix toujours aussi grave mais angélique faisant paraître sa vulnérabilité comme personne. C’est en lorgnant vers des influences tantôt post-punk avec « belong with you » où elle nous lance un « I don’t even like you, bitch » des plus succulents mais également « midnight sun » à mi-chemin entre Slint et Radiohead et les allures power-pop de «another life » où elle marche sur les pas de The Japanese House. À côté de cela, des moments de quiétude où elle réussit à nous émouvoir sont aussi de sortie avec « trouble » et « company » sont également à prévoir rendant ce Painless définitivement attachant.

Armé de ses accords de guitare Fender Jazzmaster irrésistibles, des rythmiques un brin jazzy et des arrangements riches sans oublier sa large palette musicale (trip-hop, indie pop, post-punk, folk, shoegaze, jazz, grunge…), Nilüfer Yanya ne déçoit que rarement. Avec Painless, elle continue de sortir de la norme en faisant paraître sa personnalité touchante.

Note: 9/10