WU-LU – LOGGERHEAD

Depuis quelques mois maintenant, le nom de WU-LU ne fait que de retentir sur la scène musicale. Et pour cause, le jeune musicien venu tout droit de Brixton étonne pour sa fusion musicale détonnante qui a rendu gaga plus d’un, la preuve étant que je me suis rendu au Palais de Tokyo en juin dernier lors de l’émission Echoes de Jenny Beth. J’étais subjugué par son énergie viscérale et surnaturelle en live et voulais savoir ce que cela donnait sur disque. Et j’ai trouvé la réponse à ma question en écoutant son premier album nommé LOGGERHEAD.

Ce qui étonne d’emblée est tout simpleent la fusion musicale de WU-LU qui est à mi-chemin entre hip-hop lo-fi expérimental, grunge enfumé, post-punk bruitiste, electronica percutante jazz industriel et soul claustrophobique qui plane tout au long de ce LOGGERHEAD. Ce n’est pas pour rien qu’il a attiré la curiosité de Warp Records où l’on plonge dans des abysses profondes à travers ces douze compositions à la fois mystiques, denses et abrasives telles que « Night Pill » entre distorsions de riffs repoussants et section rythmique qui s’emballe qui viendront s’emmêler aux phrasés dignes de Tricky ou bien encore l’explosif « South » aux refrains annonçant des mosh-pits sanglants et « Blame » aux airs plus indus.

Crachant sa bile et son malaise général face à la gentrification qui gagne du terrain, son anxiété qui le hante depuis longtemps et ses revendications en tout genre, WU-LU laisse ici une œuvre des plus complexes mais ô combien intrigantes. À travers quelques (rares) moments de quiétude avec « Take Stage » ou encore « Calo Paste » conviant la sublime voix de Léa Sen, le mysticisme pointe le bout de son nez avec l’hypnotique « Facts » en compagnie d’Amon, à mi-chemin entre jungle et UK Garage ou encore le psychédélique « Road Trip ». Très vite, la noirceur et la rage bien contenue gagnent de nouveau du terrain avec le retour du grunge débridé et explosif « Times » et « Broken Homes » en guise de final angoissé mesurant le talent incommensurable du natif de Brixton.

Ce LOGGERHEAD étonne car il est quelque peu difficile de l’appréhender aux premiers abords. En fin de compte, le premier album de WU-LU est un véritable manifesto artistique d’un homme qui brouille les pistes entre victime et homme révolutionnaire voulant tout brûler sur son passage afin de repartir sur de bases saines tout en faisant passer ses revendications au premier plan.

Note: 9/10

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