À la veille du premier confinement, Monolithe Noir nous avait ensorcelé avec son second disque nommé Moira (chroniqué ici). On avait découvert un opus hypnotique et inventif redonnant les lettres de noblesse au courant krautrock avec une inventivité folle. Deux ans plus tard, Antoine Pasqualini et ses compères rempilent pour un successeur qui s’intitule Rin.
Monolithe Noir privilégie de nouveau les nuances organiques et les arrangements labyrinthiques qui ont fait leur renommée à travers ces dix nouvelles compositions volontairement vicieuses. En mêlant krautrock, post-rock et ascensions electronica, la formation privilégie les tensions avec des titres volontairement nerveux comme « Balafenn » qui ouvre le disque mais également « Finvus » et « Brik » où on les voit arpenter les contrées bretonnes.
Si la première partie de Rin voit Monolithe Noir marcher sur les pas de BEAK> avec « La Source » et « Morse », la seconde se veut plus cérébrale et toute en tension. Le spectre de Godspeed You! Black Emperor est plus que présent avec des textures musicales étouffantes exprimées sur « Askre » et sur « Barra Rouge ». Une fois de plus, la créativité de la formation est toujours mise en avant et ce jusqu’à la fin avec les polyrythmiques « Landmaerck » et « Vieillism » faisant de Rin une œuvre pleine de vices et de nuances.
Note: 8/10