La dernière fois que nous avions eu des nouvelles de Nosaj Thing, il faudra remonter à l’année 2017 lorsqu’il avait publié son album nommé Parallels (chroniqué ici). Il aura fallu une poignée de disques pour que le producteur californien puisse devenir un porte-étendard de la scène abstract hip-hop de Los Angeles avant d’effectuer une longue pause discographique… avant de revenir cet automne avec l’arrivée de son cinquième disque intitulé Continua.
Il suffit de fermer les yeux et de se laisser transporter par cette nouvelle épopée musicale nocturne et aérienne que nous propose Nosaj Thing. Brouillant les pistes entre abstract hip-hop, downtempo, musique néo-classique et R&B trippy, Continua est une sorte de mantra pour Jason Chung qui se bat contre l’adversité de la vie suite à la pandémie mondiale qui a fait rage et c’est ce que l’on retrouve sur des titres aériens et crépusculaires tels que « Process » et « Skyline » qui planteront le décor d’un Los Angeles désertique.
Plus atmosphérique que jamais, Nosaj Thing n’hésite pas à sortir son carnet d’adresses afin de raconter ces errances nocturnes. Il pourra compter sur la participation de Duval Timothy ouvrant le bal sur le morceau-titre introductif avec cette mélodie au piano hantée avant d’enchaîner avec l’ensorcelant « My Soul or Something » en compagnie de l’habituée Kazu Makino aux breakbeats haletants. Beaucoup de grands moments sont à savourer dans ce Continua avec la touchante interprétation de serpentwithfeet sur « Woodland » ou bien avec Julianna Barwick sur le hanté « Blue Hour » sans oublier Toro Y Moi qui se rapproche de plus en plus de James Mercer vocalement parlant sur le trippy « Condition ».
Il n’empêche que chaque artiste arrive à briller et à ressortir leur personnalité sur les sublimes productions de Nosaj Thing. Que ce soit le rappeur Pink Siifu qui se bat contre ses démons sur « Look Both Ways » ou la triplette de talents qu’est Coby Sey, Slauson Malone et Sam Gendel sur l’envoûtant « Grasp » et Panda Bear qui est sur la pente montante avec « All Over ». Après une conclusion quelque peu lumineuse en compagnie d’Eyedress qui lui renvoie l’ascenseur sur « Different Life », la fusion musicale ainsi que l’atmosphère qui s’en dégagent fera de Continua son disque le plus attachant et le plus lyrique à ce jour.
Note: 8/10