À la veille du tout premier confinement, Wombo s’apprêtait à sortir leur tout premier album sobrement intitulé Blossomlooksdownuponus. Malheureusement pour le trio de Louisville, la pandémie a éclaté et leur a empêché de partir en tournée et en promo. Ce qui est dommage car ce fut un excellent disque montrant toute l’alchimie des trois musiciens qui continuent de s’élever de la masse avec leur successeur intitulé Fairy Rust.
On retrouve toutes les recettes qui ont fait le petit succès de Wombo avec plus d’ambition que jamais. En mêlant indie rock des années 1990, post-punk angulaire et art-punk inventif avec une soupçon goth, le trio impressionne par ces mélodies efficaces et percutantes notamment sur les premiers titres déjà incontournables que sont « Snakey », le quasi-funky « Sour Sun » et « Backflip » qui a de quoi faire penser à du Gang Of Four de la bonne heure. Sydney Chadwick (chant, basse), Cameron Lowe (guitare) et Joel Taylor (batterie) opèrent un incroyable tour de force en puisant leur inspiration sur des improvisations jazzy sur des moments arty que sont « Regular Demon » et « She Go ».
Fairy Rust convoque les lignes de basse élastique, les riffs angulaires et presque avant-gardistes qui font écho aux rythmiques agiles menées à la batterie. Aussi bien nerveux qu’éthéré, Wombo réussit à créer de multiples contrastes sans jamais désorienter son auditoire avec « RVW » aux ambiances que n’auraient reniés Broadcast ou Cocteau Twins sans oublier « Queens Of Keesh » que l’on repassera en boucle avec l’interprétation brumeuse et ensorcelante de Sydney Chadwick. Donc oui, on peut l’affirmer sans prétention que Fairy Rust est peut-être un des disques majeurs en matière de post-punk de cette année avec cette synergie et cette énergie inventive que dégage le trio de la première à la dernière note.
Note: 9/10