Jen Cloher – I Am the River, The River Is Me

En 2017, Jen Cloher avait atteint le sommet avec son album bien acerbe et acide (chroniqué ici). On avait la musicienne australienne quelque peu critique face à la masculinité toxique qui reste présente sur la scène indie rock actuelle et les problèmes que rencontrent la communauté LGBTQIA dans ce milieu. Cinq années et demi se sont écoulées et l’heure est venue pour elle de signer son grand retour avec I Am The River, The River Is Me.

Cette longue absence est due à cette volonté de se ressourcer pour Jen Cloher. Se sentant épuisée par rapport à ce qu’elle a vécu, elle a décidé de partir loin, sur les terres néo-zélandaises pour être plus précis, en se rapprochant de nouvelles sources d’inspiration pour mieux renaître. Et c’est du moins ce que l’on ressent à travers ces dix nouveaux titres inspirants dont « Mana Takatāpui » en guise d’ouverture ainsi que « Harakeke » et « Being Human ».

I Am The River, The River Is Me voit ainsi Jen Cloher être incarnée en tant que divinité queer Ngāphui et personne Ngāti Kahu Māori et c’est ainsi qu’elle retrouve la sérénité. Avec des compositions plus pop à l’image des intenses « My Witch » et « Protest Song » en guise d’incantation, l’Australienne qui chante souvent en Te Reo Maori trouve la lucidité et la paix dont elle avait tant besoin avant d’enfoncer le clou avec le lancinant et électrique « Aroha Mai, Aroha Atu ».

Avec cette volonté de créer une certaine intimité avec son auditeur, ce périple spirituel qui s’achève avec le touchant « I Am Coming Home » est une réussite de la part de l’Australienne. De nouveau inspirée et inspirante, Jen Cloher signe un disque thérapeutique où les chants fonctionnent comme des mantras portant une dimension universelle. Une nouvelle musicienne émerge de nouveau sur la scène.

Note: 8/10