Pour celles et ceux qui l’auraient oublié, MGMT avait créé leur propre label indépendant du nom de MGMT Records, aussi simple que ça soit. Quoi qu’il en soit, le duo de Brooklyn mise sur leurs plus beaux chevaux dont Robbing Millions. La formation belge s’est faite remarquer avec un premier disque paru en 2016 (chroniqué ici) leur ayant permis de faire l’Avant-Garde du Pitchfork cette même année avant de récidiver cinq ans plus tard avec Holidays Inside remarquable. De l’eau a coulé sous les ponts et ils signent leur grand retour ce printemps 2023 avec leur successeur tant attendu du nom de Rêve Party.
Lucien Fraipont a traversé pas mal d’épreuves et il nous le fait comprendre sur cette nouvelle aventure musicale de douze nouvelles compositions absolument riches. On retrouve cette pop psychédélique labyrinthique et complexe qui a fait la renommée de Robbing Millions avec notamment « Magicians » qui ouvre les hostilités de façon arty avant de prendre le large avec les intenses « Same Skin » et « Doctor ». On soupçonne un certain groove qui procure un brin d’originalité sur ce disque et on ne va pas s’en plaindre.
Au fur et à mesure, Rêve Party prend une tournure plus modeste musicalement mais jamais avare en idées. Robbing Millions reste toujours aussi surprenant notamment lors des écoutes de « Elastics » et de « Jabberwocky » où son art-pop prend une tournure plus infectieuse avant que des fantaisistes « Mécanique Ondulatoire » et « Chine Impériale » viendront prendre le relais. On sent définitivement la patte MGMT Records où Lucien Fraipont affiche sa versatilité sans pudeur notamment avec « Royal Path » et « Not Around » en guise de clôture pour affirmer ce virage audacieux exprimé sur ce Rêve Party hétéroclite et étonnant.
Note: 8/10