The National – First Two Pages Of Frankenstein

Rendez-vous compte que cela fait presque quatre ans que l’on était sans nouvelles discographiques de The National tout de même. Le groupe indie rock le plus influent nous avait laissé avec un I Am Easy To Find dévoilant une line-up exclusivement féminine (chroniqué ici) et suite à cela, la formation continuait à briller. On avait vu les membres du groupe se disperser avec les frères Dessner qui ont signé les albums de Taylor Swift ainsi que Matt Berninger qui s’est lancé en solo pendant la fin du monde (chroniqué ici) ou bien encore le retour de Big Red Machine l’année suivante (chroniqué ici). Une période bien fructueuse, me diriez-vous. Et bien, trêve de bavardages car le groupe fait enfin son grand retour avec leur tout nouvel album intitulé First Two Pages Of Frankenstein. Et c’est toujours un événement dans l’indiesphère.

Matt Berninger ainsi que les jumeaux Dessner et les frangins Devendorf retroussent leurs manches en nous offrant une nouvelle odyssée musicale placée sous le signe du spleen. The National nous accueille dans leur cérémonie solennelle dès les premières notes de « Once Upon A Poolside » conviant les chœurs bien trop discrets de Sufjan Stevens avant d’offrir un condensé de leur savoir-faire plus concis que jamais. C’est notamment le cas avec « Eucalyptus » qui est un grand morceau de pop sublime ou bien avec « New Order T-Shirt » et « Tropic Morning News » où l’on sent avec brio le travail rythmique de la paire Dessner/Devendorf habillant avec brio l’interprétation toujours pleine d’émotions de Matt Berninger.

Ce dernier continue de sortir des sentiers battus avec une plume un brin plus revigorée après avoir subi le syndrome de la page blanche. Les textes n’ont jamais sonné aussi poignants sur Frist Two Pages Of Frankenstein  qui regroupent des perles à l’image de  « Ice Machines » et de « Send For Me » qui sont du The National pur jus au niveau des arrangements. Bien entendu, la troupe de Brooklyn a misé sur un casting alléchant avec Phoebe Bridgers à deux reprises (oui, je sais) sur les somptueuses ballades que sont « This Isn’t Helping » et « Your Mind Is Not Your Friend » qui est une référence  au fameux classique de Mary Shelley.

L’intervention obligatoire de Taylor Swift vu qu’elle a la caution « je bosse avec les reufs Dessner donc z’avez intérêt à me respecter » est aussi à souligner avec le crépusculaire « The Alcott »  prouvant que The National continue d’émouvoir après plus de deux décennies d’existence. Après, soyons honnêtes deux secondes, First Two Pages Of Frankenstein n’est pas non plus le chef-d’œuvre que l’on annonçait car il n’est pas à la hauteur de la sainte trinité qu’est Boxers, High Violets et Trouble Will Find Me. En revanche, la réputation du groupe de Brooklyn est plus que solidifiée avec leur musique qui n’en finira plus de nous procurer des frissons.

Note: 8/10