Blur – The Ballad Of Darren

Au milieu de tous ces side-projects qui circulent depuis de nombreuses années, on pensait vraiment que Blur serait vraiment de l’histoire ancienne. Il faut dire que le groupe de notre enfance n’avait plus donné signe de vie depuis leur grand retour pour le moins satisfaisant du nom de The Magic Whip en 2015 (chroniqué ici). Jusqu’à ce qu’un beau jour du mois de mai, nos quatre héros annoncent leur grand retour surprise avec leur nouvel album événement intitulé The Ballad Of Darren.

L’électron libre qu’est Damon Albarn avait présenté une vingtaine de titres qu’il a présenté au reste du groupe (Graham Coxon, Dave Rowntree et Alex James) en début d’année pour ensuite les enregistrer dans la foulée d’une façon spontanée. Il en résulte un The Ballad Of Darren tiraillé entre énergie mélancolique et spontanéité nostalgique que l’on entend dès le départ avec le très bien nommé « The Ballad » qui nous émeut par ses arrangements somptueux et la voix de Damon Albarn reconnaissable entre mille mais aussi avec « Barbaric » où la boîte à rythme côtoie les guitares élégantes et « Russian Strings » aux influences Philly Sound des plus raffinés.

The Ballad Of Darren avec la pochette rappelant celle de The Great Escape est placé sous le signe de la nostalgie, du temps qui passe mais aussi les pertes qui impactent notre être. Ces thématiques que Damon Albarn avait botté en touche sur The Nearer The Fountain, More Pure The Stream Flows (chroniqué ici) sont parfaitement exprimées sur des sublimes compositions telles que les allures dignes de The Beatles « The Everglades (For Leonard) » qui est un hommage non dissimulé à Leonard Cohen ou encore la jangle-pop harmonieuse de « The Narcisisst » avec l’apport de Graham Coxon des plus nécessaires et « Goodbye Albert » avec ses synthés vieillots.

Bien entendu, un peu de pep’s et d’énergie est à prévoir avec « St. Charles Square » qui fera un très bon hymne live bien survolté mais c’est la mélancolie qui prime avec cette ambiance de fête foraine sur la valse hantée de « Far Away Island » avant de reprendre là où Arctic Monkeys s’est arrêté avec The Car (et avec réussite d’ailleurs !) sur les arrangements de haute volée de « Avalon » et « The Heights ». Ce document musical qu’est The Ballad Of Darren est un splendide voyage musical voyant Blur sortir du carcan de la Britpop pour se réinventer en allant puiser vers de nouveaux horizons où cette douce mélancolie plane tout au long. Il en résulte un disque raffiné et somptueux marquant toute la quintesscence d’un des groupes les plus influents de tous les temps.

Note: 8.5/10