Il ne fait aucun doute que Madeline Kenney est devenue une des ambassadrices de la nouvelle génération. La musicienne d’Oakland révélée par Toro Y Moi a réussi à mettre le monde d’accord avec ses trois disques biberonnés par Wye Oak dont le dernier Sucker’s Lunch en date de 2020 (chroniqué ici). Trois années se sont écoulées et l’heure est venue pour elle de revenir en pleine forme avec A New Reality Mind.
Le point de départ de ce nouveau disque remonte à l’année dernière où Madeline Kenney a affronté la pire des blessures: le ghosting. Vous savez la pire des pratiques les plus lâches quand vous êtes dans une relation amoureuse ? Et bien, notre héroïne a subi cela et cela a pris énormément dans son estime de soi. Ce qu’elle raconte tout au long de ces onze nouveaux titres autoproduits (et non, Wye Oak n’est pas de la partie cette fois-ci) des plus ambitieux.
S’ouvrant sur un « Plain Boring Disaster » des plus vaporeux, Madeline Kenney explore sa peine la plus profonde comme un deuil sur des influences beaucoup plus arty qui font également des merveilles sur les somptueux « Superficial Conversation » et « I Drew A Line » comprenant un sublime solo de saxophone en prime. La native d’Oakland maîtrise à merveille son introspection tout au long de ce A New Reality Mind qui continue de briller sur les arrangements de haute volée que sont « Red Emotion » et « The Same Again » avant de prendre de la hauteur sur les synthés spatiaux qui virevoltent sur le jazzy « Leaves Me Dry ».
Petit à petit, elle retrouve la lucidité et la résilience sur « HFAM » et le splendide « Expectations ». Avec A New Reality Mind, Madeline Kenney en ressort grandie de cette rupture bien douloureuse afin de composer une œuvre audacieuse lui permettant d’élargir ses horizons.
Note: 8.5/10