Speedy Ortiz – Rabbit Rabbit

La dernière fois que nous avons parlé de Speedy Ortiz, cela remonte à l’année 2018 avec leur album nommé Twerp Verse (chroniqué ici). Cela fait tout de même une décennie que le groupe indie rock de Boston (basé à Philadelphie désormais) mené par Sadie Dupuis a eu un impact considérable dans le game donc forcément leur grand retour reste une grande nouvelle. Cinq longues années se sont écoulées et l’heure est venue pour eux de faire un come-back fracassant avec leur quatrième disque intitulé Rabbit Rabbit.

Sadie Dupuis mettra un terme à ce silence inquiétant à travers ces treize nouvelles compositions qui s’avèrent introspectives. Rabbit Rabbit, qui est produit par une certaine Sarah Tudzin alias illuminati hotties, est l’occasion pour elle de se livrer à nous et ce dès le départ avec des hymnes indie rock puissants à l’image du mid-tempo « Kim Cattrall » qui ouvre le bal mais également de « You S02 » étant une ode à Los Angeles et de la mélodique « Scabs » montrant que Speedy Ortiz (avec sa line-up changeante) n’a rien perdu de sa verve.

Moins synthétique que Twerp Verse et en revenant aux bases de leur musique, Rabbit Rabbit est pleine de surprises. Speedy Ortiz ira virevolter entre post-hardcore sur « Plus One » et power-pop sur « Ghostwriter » en allant vers le shoegaze sur le lancinant « Brace Thee » (qui a de quoi rappeler « MKVI » sur Major Arcana) sans jamais se perdre dans son lot d’influences. Mais ce qui interpelle le plus dans ce quatrième album est tout simplement les textes pleines de franchise de Sadie Dupuis qui s’ouvre à nous à travers ces luttes et sa santé mentale qui lui joue des tours, que ce soit sur les touchants « Cry Cry Cry » ou encore « Ballad of Y & S » avant de se battre contre les différentes adversités sur les incisifs « Who’s Afraid of The Bath » et « Emergency & Me ».

Il en résulte un Rabbit Rabbit absolument féroce et percutant où Speedy Ortiz revient aux bases pour notre plus grand plaisir. Cela permet également de mesurer le songwriting si aiguisé de Sadie Dupuis qui continue de prendre de la hauteur ainsi que la production bien rugueuse de Sarah Tudzin pour la moins impeccable. Un retour bien salutaire.

Note: 8.5/10