Huit ans. Huit longues années que Neon Indian nous avait gâté avec le funky et déglingué Vega INTL. Night School (chroniqué ici). Alan Palomo était alors à l’apogée de son art avant de s’absenter plusieurs années sur la scène laissant les fans orphelins. Il aura donc fallu attendre huit ans pour avoir la suite de cette masterclass qui s’intitule désormais World of Hassle.
Et quel plaisir d’entendre de nouveau notre hôte après tant d’années qui n’a rien perdu de son extravagance musicale. On en veut pour preuve le morceau d’ouverture nommé « The Wailing Mall » faisant parfaitement le lien entre synthpop bien groovy, R&B sensuel et yacht rock rétrofuturistique tout comme sur les catchy « La Madrileña » et « The Return Of Mickey Milan ». Bien entendu, il n’hésite pas à enrôler Flore Benguigui, nouvelle capo de Cherchez La Femme, le temps d’un « Meurtrière » captivant ou encore Mac Demarco qui se lance en espagnol à ses côtés sur l’halluciné et hallucinant « Nudista Mundial ‘89 ».
Si la première partie de World of Hassle est dédiée au dancefloor en ressortant la boule à facettes et les pattes d’eph (« Stay-At-Home DJ », « Club People »), la seconde partie se veut plus smooth et sensuelle. On en veut pour preuve des mid-tempos caliente à l’image de « Nobody’s Woman » et de « Is There Nightlife After Death ? » où Alan Palomo endosse parfaitement le rôle de dandy des années 1980 sans jamais tomber dans le kitsch.
World of Hassle plonge petit à petit dans la mélancolie et le contemplatif avec « Big Night of Heartache » et « Trouble In Mind » en guise de clôture prouvant que le bonhomme n’a rien perdu de son piquant. On regrettera cependant ce petit manque de folie qui a fait de ce Vega INTL. Night School si spécial mais on appréciera avant tout ce voyage musical dans le temps avec toutes les qualités d’Alan Palomo qui n’ont pas fini de nous surprendre.
Note: 8.5/10