Adrien Leprêtre a parfaitement réussi à gérer l’après-Concrete Knives. Avec son side project définitivement réputé qu’est Samba de la Muerte, le musicien caennais a bâti une trajectoire des plus solides à travers deux excellents albums que furent Colors en 2016 (chroniqué ici) et A Large Life With Opening en 2019 (chroniqué ici). Après une courte escapade chez Nowadays Records, il effectue son véritable grand retour avec son successeur intitulé Ornament.
S’ouvrant sur un « Memory » aux relents post-punk des plus addictifs et evanescents, le virage emprunté sur A Large Life With Opening est définitivement amorcé bien que moins nocturne et ténébreux que dans le passé. Samba de La Muerte continue d’allier avec élégance les couleurs post-punk avec une pointe de folktronica jamais déplaisant avec également les accrocheurs « Kids Are Alive » ainsi que « Sweet Light » et « OCB » faisant le parfait écart entre Mark Hollis et Thom Yorke au niveau des influences, tout en alliant le clair et l’obscur comme le morceau-titre à la fois envoûtant et complexe.
Ornament est l’occasion idéale pour l’ex-Concrete Knives d’élargir ses horizons en faisant parler ses talents d’arrangeur hors pair. Cette fusion musicale qu’il sait si bien maîtriser arpentera des chemins diverses et variés allant des influences reggae sur « We Head For » rappelant la fougue de The Clash et jungle sur le vertigineux « 1989 ». Samba de la Muerte semble être en communion avec la nature à travers des compositions nous mettant en transe telles que « Day After Day » et « We Fade Away » avant sa conclusion dantesque du nom de « The Parade » au crescendo magistral.
Conciliant l’urgence et la retenue, Ornament est un travail d’orfèvre de la part d’un musicien presque scientifique recueillant tous les mystères de la nature dans cette valse parsemée de pleins de contrastes.
Note: 8/10