Qu’on le veuille ou non, Big Thief restera une des formations les plus intrigantes et les plus influentes de cette génération. Et c’est également sans compter sur une discographie absolument impeccable atteignant des sommets au fur et à mesure avec leur dernier double-album du nom de Dragon New Warm Mountain I Believe In You paru il y a deux années de cela (chroniqué ici) mais aussi des incroyables talents des membres du groupe, tels que Buck Meek ou encore Adrianne Lenker. Et justement, cette dernière qui n’avait pas donné de signe de vie depuis son dernier album solo nommé songs & instrumentals paru pendant la fin du monde (chroniqué ici) et elle a encore des choses à dire sur son successeur tant attendu du nom de Bright Future.
Pour cette nouvelle aventure musicale, Adrianne Lenker active de nouveau sa plume introspective et viscérale afin de mieux nous éblouir. Bright Future s’ouvre sur la sublime ballade au piano nommée « Real House » aux doux airs de Phil Elverum où la leader de Big Thief opte pour un son plus analogique afin de capter à l’instant T les moments précieux de la vie. On se laissera guider par cette plume si caractéristique qui fait son effet sur des morceaux contemplatifs tels que « Sadness As A Gift » ou encore « Fool » très Big Thief dans l’âme étant les fruits des jam sessions spontanées où elle convie également Nick Hakim, Mat Davidson et Josefin Runsteen avec l’ingénieur de son Philip Weinrobe.
Exposant sans faille ses traumatismes d’enfance ainsi que son rapport au deuil, les textes d’Adrianne Lenker continuent de nous toucher en raison de leur authenticité sans failles. Bright Future regorge de perles chaleureuses telles que « Free Treasure » riche en émotions ou bien encore « Candleflame » et « Already Lost » où Adrianne Lenker ainsi que ses compères optent réellement pour une certaine proximité avec son auditoire. Cela s’entend parfaitement sur la sublime chanson de rupture qu’est « Evol » ou bien sur « Vampire Empire » (qui est présentée ici comme étant la première version avant que ses autres acolytes de Big Thief la ré-enregistrent) avant que les spectres de Lucinda Williams et de Leonard Cohen planent tout au long sur le vibrant « Donut Seam » soutenue par une chorale.
La beauté fragile reste tout aussi prenant sur ce magnifique Bright Future. On retrouve ainsi le songwriting toujours aussi impactant et vulnérable d’Adrianne Lenker qui fait parfaitement écho à un son beaucoup plus précis afin de capter avec brio le moment présent. Ces moments précieux qui sont en quelques sortes une collection de souvenirs pour la musicienne qu’elle tente de sauvegarder pour en faire une œuvre taillée sur mesure.
Note: 9.5/10