Julia Holter – Something in the Room She Moves

Le printemps est définitivement là tout comme Julia Holter. La dernière fois que nous avions eu des nouvelles de la musicienne, il faudra remonter à l’année 2018 lors de la parution de son album que fut Aviary (chroniqué ici) qui fut absolument audacieux. Suite à cela, elle avait quelque peu disparu de la circulation suite à une tournée mondiale bien intense… avant de revenir comme une fleur cinq années et demi plus tard en pleine forme avec son sixième album événement du nom de Something In The Room She Moves.

Fort heureusement, Julia Holter ira expliquer cette longue pause musicale en musique. S’ouvrant sur un « Sun Girl » aux sons disparates, la voix angélique de la californienne résonne à travers ces arrangements oniriques et carillonnants avant de prendre de la hauteur avec des moments célestes et quelque peu avant-gardistes que sont « Materia » et le jazzy « Evening Mood » qui suivent sans oublier le morceau-titre aux allures de Kate Bush. Inspiré par le cycle de la vie entre la perte de ses proches et la naissance de sa fille, Julia Holter contemple à merveille la nature des relations humaines aussi complexes qui soient, Something In The Room She Moves dont le titre est inspiré des Beatles verra donc notre protagoniste activer son écriture spontanée de son subconscient.

Faisant le grand écart entre instrumentation feutrée et minimalisme, ce sixième album de Julia Holter continue de fasciner. Les expérimentations sont également de sortie avec les battements de cœur présents sur « Spinning » qui formeront en réalité une improvisation musicale absolument hors du commun. Convoquant une chorale polyphonique a capella sur l’impressionnant « Meyou » ou une armée de synthés sur le chant des baleines qu’est « Ocean » finement orchestré (violoncelle, clarinette, claviers…), les arrangements riches sont également de sortie notamment lors des écoutes de « Talking To A Whisper » avec son final free-jazz des plus époustouflants.

Suite à ces épopées un brin étranges mais ô combien oniriques, ce périple se clôture avec un « Who Brings Me » minimaliste mais épuré marquant un retour en grâce pour notre Julia Holter toujours aussi inspirée. Something In The Room She Moves s’avère moins hermétique que son prédécesseur mais toujours aussi enchanteur montrant les talents de compositrice que possède la californienne se voulant plus créative et spontanée que jamais. Une grande œuvre printanière.

Note: 9/10