Il y avait plus de cinq années de cela, Tusks avait fait parler d’elle avec son second album du nom d’Avalanche (chroniqué ici). Ce disque ne fut clairement pas à la hauteur de nos espérances même si on saluait les qualités mélodiques d’Emily Underhill. De l’eau a coulé sous les ponts depuis mais l’heure est venue pour l’artiste britannique de signer son grand retour avec son successeur sobrement intitulé Gold.
Une chose est sûre, c’est que ce Gold est placé sous le signe de l’introspection suite à un périple en solitaire qui l’aura forgé. Tusks ouvrira grand les portes de son jardin secret dès les premières notes du troublant et vulnérable « Wake » plantant le décor avec soin. Son interprétation plein d’émotion sous des ambiances cristallines continue de nous toucher tout comme les rythmiques plus complexes de « Adore » ou encore « Artificial Flame » élargissant sa palette vocale allant de la douceur dans les couplets à la puissance sur les refrains.
Brouillant les pistes entre trip-hop, electronica cold et indie pop, Tusks semble rester de nouveau à l’aise dans sa zone de confort sans une once de surprise. On pensera entre autres aux influences dignes de DJ Shadow sur « Tainted Plates » ou de The xx sur « Strangers » avec un refrain des plus puissants tandis qu’elle cicatrise ses maux les plus profonds suite à une déception amoureuse. Elle détaillera chaque étape de sa solitude qui lui a causé du tort à sa santé mentale notamment sur la ballade piano-voix de « Read The Room » contrastant avec le plus électrique « The Way » avant de trouver définitivement la lucidité sur des moments alliant puissance et vulnérabilité que sont le morceau-titre et « Cold Storm » avec cet ascenseur émotionnel vertigineux.
Légèrement plus réussi que son grand frère, Gold permettra à Tusks de s’élever de la masse. Malgré quelques moments d’égarement, la musicienne britannique brille lorsqu’elle lâche les chevaux pour un maximum d’émotions. Espérons qu’elle poursuive dans cette voie avec plus de surprises et de nouveautés pour la prochaine fois.
Note: 7/10