Cloud Nothings – Final Summer

De l’eau a coulé sous les ponts pour Cloud Nothings. Le trio mené par la tête brûlée qu’est Dylan Baldi reste un des groupes les plus fascinantes de cette dernière décennie en restant égal à eux-mêmes avec leur style pop-punk teinté d’emo et de post-hardcore noisy. On les avait quitté en 2021 avec un The Shadow I Remember satisfaisant mais manquant de mordant (chroniqué ici) mais cela n’empêche pas pour eux de laisser son auditoire bouche bée. Cette année, le groupe d’Ohio continue leur bonhomme de chemin avec Final Summer.

Ne vous attendez pas à une suite de leur side-project free-jazz du tandem Baldi/Gerzycz, Cloud Nothings revient aux affaires pour notre plus grand bonheur. Le morceau-titre introductif met les pieds dans le plat avec ses synthés modulaires qui ouvrent le disque avant que n’intervienne les martèlements de batterie dantesques de Jayson Gerzycz et les riffs endiablés qui prendront ainsi de la hauteur avec « Daggers Of Light » et « I’d Get Along » où l’on retrouve du Cloud Nothing pur jus même si un brin aseptisé par rapport à leurs débuts.

Une chose est sûre, c’est que Dylan Baldi et ses compères ont affûté leur songwriting et leur jeu. Même pendant des moments plus rentre-dedans à l’image de « Silence » avec son piano mélancolique (« You can make any heaven you want/Why do you blow out every little light and live in the dark ? », chante-t-il) et de « Mouse Policy », on y perçoit un aspect plus mélodique et plus chaleureux tout comme sur les aiguisés « Running Through The Campus » et « The Golden Halo ». Cloud Nothings affiche un visage plus confiant et libérateur tout au long de ce Final Summer qui contient également « Thank Me For Playing » et « Common Mistake » (« You’ll be alright, just give more than you can take », chante-t-il) avec des textes sentant la sagesse.

Alors bien sûr, on était en droit de demander des moments plus noisy et explosifs rappelant l’âge d’or du groupe mais il n’empêche que Cloud Nothings continue d’avancer. Ne vous attendez donc plus à ce que le trio d’Ohio revienne à l’ère d’Attack On Memory car Final Summer marque une nouvelle ère pour le groupe qui affiche de moins en moins son côté nihiliste.

Note: 8/10