Qu’on se le dise concrètement: Hovvdy reste un des groupes les plus sous-estimés de cette décennie. On en veut pour preuve leur magnifique discographie qui contient entre autres leur dernier album en date de 2021 qui se nommait True Love (chroniqué ici) et qui fut une perle de dream-folk dont seul le duo d’Austin a le secret. Alors forcément, on avait hâte de savoir ce qu’ils allaient nous réserver avec leur quatrième disque événement.
Pour ce double-album, Charlie Martin et Will Taylor continueront de nous enivrer avec leurs compositions aériennes et douces-amères et ce dès le départ avec « Bubba » aux sonorités plus électroniques rappelant quelque peu l’ambiance de 22, A Million de Bon Iver. Hovvdy redouble d’ambitions sans jamais trahir leurs origines tout en ouvrant grand les portes de leur quotidien du sud des Etats-Unis avec les storytellings prenants des morceaux élégants à l’image de « Jean » et de « Shell » aux mélodies toujours aussi savoureuses et un brin plus expansives qu’auparavant.
C’est en explorant les différents défis que la vie offre tels que le deuil ou la vieillesse ainsi que les relations familiales complexes qu’Hovvdy réussit à déjouer les différentes structures musicales. Puisant leurs inspirations auprès des sonorités lo-fi sur « Heartstring » ou sur « Big Blue » ou plus psychédéliques avec « Meant », le duo d’Austin fait parler leur créativité totalement brillante. On y décèle des allures plus freak-folk sur « Bad News », c’est dire. Quoi qu’il en soit, ce double-album regroupe de moments attachants comme les breakbeats effrénés de « Every Exchange » montrant toute la complexité autour de la paternité de Will Taylor ou bien également des ballades somptueuses telles que « Song For Pete » ou encore « Give It Up » et « Portrait » parlant de leurs relations avec leurs parents et leurs grand-parents.
Hovvdy a saisi l’idéale occasion de se livrer à fleur de peau tout au long de ces dix-neuf morceaux introspectifs et contemplatifs. Sans jamais dénaturer leur dream-folk aérien et poétique, le duo d’Austin ose des expérimentations afin de viser large et c’est une énième réussite pour eux.
Note: 8.5/10