On n’avait plus de signe de vie d’Iron & Wine depuis la parution de leur dernier album en date de 2017 avec Beast Epic (chroniqué ici). Un petit bout de temps quand même. Suite à cela, Sam Beam avait quelque peu élargi ses horizons en collaborant avec Calexico pour un disque mémorable du nom de Years To Burn deux années plus tard (chroniqué ici) avant de disparaître quelque peu de la circulation. Mais au moment où on commençait à s’inquiéter de sa longue absence, l’auteur-compositeur-interprète de la Caroline du Sud fait son retour en ce printemps bien florissant avec son nouveau disque qui s’intitule Light Verse.
Pour ce septième album, Iron & Wine enfonce le clou de son album précédent prêt à nous emmener vers de nouvelles contrées. On en veut pour preuve le morceau d’ouverture nommé « You Never Know » absolument lumineux affichant une facette plus sage de notre hôte agrémenté d’arrangements riches et aventureux qui prendront de l’ampleur sur « Anyone’s Game ». Sam Beam redistribue les cartes tout en apportant des réponses à des questionnements existentiels à travers son interprétation absolument harmonieuse, à savoir comment préserver ses relations sociales avec légèreté et à bon escient ou comment appréhender sa solitude afin de trouver sa paix intérieure.
Que ce soit à travers des moments attachants tels que « Cutting It Close » (“Anyway, life is long (life is so long) / Could be a little longer, don’t get me wrong”, chante-t-il) ou encore « Sweet Talk », Iron & Wine nous rappelle que la vie est précieuse malgré ses hauts et ses bas et malgré le temps qui passe et qui peut s’avérer anxiogène. Mais il dégage une certaine sérénité et un spleen notamment avec sa collaboration avec Fiona Apple le temps d’un « All In Good Time » frôlant de très près les accents Americana avant que les angoisses reprennent le dessus sur le chaleureux « Taken By Surprise » mais aussi sur l’intense et presque cinématographique « Tears That Don’t Matter » ô combien tourmenté.
Mais finalement, ce sera le sentiment d’apaisement qui reprendra le contrôle sur ce Light Verse avec « Bag of Cats » et « Angels Go Home » d’une beauté fantomatique où on sent que Iron & Wine a débusqué tous les secrets de la vie. Un retour en grâce tombant à pic en ce printemps avec un septième album finement arrangé et si somptueux que l’on repassera en boucle à coup sûr.
Note: 8/10