En l’espace de deux EPs, Nerlov a réussi à se hisser dans le rang des grands espoirs de la scène française. On avait laissé notre protagoniste en pleine forme avec un EP précédent du nom de Je vous aime tous en 2020 (chroniqué ici) lui permettant de monter en puissance comme il se doit, lui permettant de se produire aux iNOUïS du Printemps de Bourges en 2022 notamment. Le leader de VedeTT signe ainsi son grand retour avec l’arrivée d’un premier long-format du nom de Pas si grave.
Pour ce premier album, Nerlov pourra compter sur l’aide de DJ Atom (C2C, Beat Torrent…) afin d’élargir sa palette musicale et de se dévoiler comme il se doit à travers ces onze titres parfaitement ciselés et plus percutants que jamais. Le morceau-titre introductif a de quoi planter le décor avec cet uptempo synthpop qui est un parfait ode à l’acceptation de soi avec ses défauts (« T’inquiète, on est tous pareil, on a tous nos petits complexes quand on se regarde/Bien souvent bah ça vexe », chante-t-il) avant d’enfoncer le clou avec les efficaces et décomplexés « Et toi » critiquant l’hypocrisie du monde ainsi que « C’est raté » qui suivent.
Ce qui frappe d’emblée à travers Pas si grave, c’est tout simplement cette alliance entre nonchalance et mélancolie à travers des compositions aux rythmiques affolantes. On en veut pour preuve « Disparaître » où il brouille les pistes entre humour brutal et catastrophe bouleversante tout comme sur « Plus lent » absolument vibrant montrant Nerlov exposer ses états d’âme sans fioriture. Entre fragilité sentimentale et engagements si palpables, son franc-parler s’allie parfaitement à ces titres magnétiques sur « Grâce à toi » ou sur « Quel Dommage » envoyant chier les arrogants de première (« Heureusement que t’es beau parce que t’es trop con/T’es sur de toi, t’as des convictions/C’est bien mais c’est pas pour ça que t’as raison/Quand tu dis de la merde avec beaucoup d’aplomb », chante-t-il) avant d’enfoncer le clou avec les ensorcelants « Tout va bien » et « Affamé » en guise de conclusion pleine d’élégance.
Tous les ingrédients sont réunis pour faire de ce Pas si grave qui est aussi bien une machine à danser qu’une machine à penser dans une époque anxiogène où l’on voit Nerlov naviguer dans ce chaos avec tant de classe.
Note: 7.5/10