Difficile de croire qu’Aquaserge va fêter sa seconde décennie d’existence sous peu. Il faut dire qu’un des groupes les plus fascinants et les plus inventifs de la scène toulousaine dont leur réputation n’est plus à présenter n’avait pas donné signe de vie discographique depuis leur dernier album nommé Laisse ça être sept années plus tôt (chroniqué ici). Après des collaborations remarquables avec Jeanne Added entre autres, le groupe compte frapper fort avec leur tout nouvel essai discographique nommé La fin de l’économie.
Chaque année qui passe, c’est la merde partout. Il y a quand même cette sensation d’effondrement des civilisations mais Aquaserge saura traduire cette atmosphère anxiogène actuelle en musique. Dès le départ avec « Le Saut du Tigre » où le groupe toulousain amorce un virage plus ténébreux et plus électrique tout comme sur « Sommets » et « Je suis Galaxie ». C’est toujours un plaisir de retrouver le fourre-tout expérimental qui aura longtemps fait leur renommée tout en mettant en avant leur leitmotiv principal, celui de laisser leurs idées s’envoler.
C’est en s’ouvrant sur leurs consciences écologiques faussement utopiques (« Incendies ») ou en tapant sur les forces de l’ordre (« LPT » qui signifie tout simplement « La police tue ») et sur les lourdingues masculinistes avides de red pill (« Miso ») qu’Aquaserge compte nous interpeller sur La fin de l’économie. Tantôt léger avec « Soline » tantôt incendiaire avec « A plus » et « Amerikane », le groupe toulousain opte pour un son beaucoup plus compact sans jamais oublier les improvisations ensorcelantes et sans renier cette dose de surréalisme qui fait effet du début à la fin. Une autre preuve qu’Aquaserge repousse encore plus les limites et leurs excentricités à chaque sortie.
Note: 8/10