Le nom de Rui Gabriel ne vous évoque pas grand chose, ce qui est normal en soi. Mais quoi qu’il en soit, l’auteur-compositeur-interprète originaire de la Venezuela n’en est pas à son premier coup d’essai car il avait longtemps collaboré avec Fawning auparavant. Mais il n’empêche qu’il compte sortir de l’ombre avec son troisième album nommé Compassion, qui est d’ailleurs son premier album en label chez Carpark Records.
S’ouvrant sur un « Dreamy Boys », on embarque d’emblée dans l’univers doux-amer de Rui Gabriel qui n’hésite pas à s’ouvrir à nous sur son quotidien parsemé d’embûches. C’est en empruntant des influences indie pop qui brillent notamment lors des écoutes du méditatif « Target » mené au piano mais également des immersifs « Church Of Nashville » et « Hunting Knife » où il appelle à la responsabilité de ses pairs de saisir chaque opportunité pour mieux briller et de faire preuve de bienveillance face à cette époque anxiogène.
Le road-trip musical qu’est donc Compassion n’en finira pas de nous enivrer. Rui Gabriel possède un incroyable sens du songwriting notamment sur les ensoleillés et rythmés « Change Your Mind » et « Summertime Tiger » conviant entre autres Stef Chura qui n’a pas donné signe de vie depuis 2019 tout de même. On notera également des moments plus oniriques et gentiment solennels que sont « If You Want It » et « End Of My Rope » prouvant que le musicien réussit à concilier différentes atmosphères à bon escient avant d’atteindre les sommets avec la conclusion un brin cinématographique et ô combien lancinante du nom de « Money ».
Avec Compassion, il ne fait aucun doute que Rui Gabriel réussira à sortir des sentiers battus. Le musicien américain distille des influences entre indie pop, folk et pop psychédélique DIY où il parle de ses rêves, ses ambitions et ses failles de la manière la plus brute qui soit avec des mélodies qui réussiront à nous transporter pendant longtemps.
Note: 8.5/10