Thurston Moore – Flow Critical Lucidity

Lorsqu’un ancien membre de Sonic Youth signe son grand retour, c’est toujours un événement dans l’indiesphère. Après Kim Gordon qui continue d’expérimenter avec les rythmiques trap sur son excellent dernier album nommé The Collective en mars dernier (chroniqué ici), c’est au tour de Thurston Moore de revenir en pleine forme. Deux ans après son album instrumental Screen Time (chroniqué ici), l’ex-guitariste de Sonic Youth présente son tout nouvel album qui s’intitule Flow Critical Lucidity.

Démarrant en trombe avec un « New In Town » étrangement minimaliste et langoureux où Thurston Moore retient notre attention avec son spoken-word mystique, Flow Critical Lucidity puise ainsi son inspiration auprès de l’environnement européen et britannique à travers la nature et Isadora Duncan. C’est en misant sur des instrumentations plus luxuriantes et, disons-le, cyclique notamment lors des écoutes de la sublime « Sans Limites » conviant les vocalises de l’inimitable et légendaire Laetitia Sadier sans oublier les cristallins « Hypnogram » et les rythmiques tribales de « Rewilding » nous plongeant définitivement dans un rêve lucide.

Flow Critical Lucidity est ainsi notable pour ses arrangements épurés menés au piano et au glockenspiel. Dénué de tension et d’électricité mis à part les distorsions de guitare noisy de « Shadow » rappelant le Sonic Youth de la belle heure, Thurston Moore opte pour une exploration musicale méditative qui prendra son ascension lors des écoutes du contemplatif et bourru « We Get High » ainsi que la conclusion gentiment psychédélique et astrale du nom de « The Diver ». Le neuvième album de l’ex-guitariste de Sonic Youth nous offre ainsi un périple onirique et vaporeux non dénué de poésie qui s’apparente à merveille à une séance d’hypnose en musique.

Note: 8/10