Pendant un an, on a suivi avec attention l’ascension de Claude. En vérité, on ne s’est jamais vraiment remis de son impact de son premier EP nommé Bientôt la nuit (chroniqué ici) aux accents gothiques et faussement kitsch. Après avoir sillonné les routes françaises pendant plus d’un an, forcément l’arrivée de son premier long-format était plus qu’attendue. Et voici venir In Extremis tombant à pic pour cet automne.
Démarrant en trombe avec un « Réveille toi » instrumental et définitivement technoïde notable par cette tension permanente, on plonge d’emblée dans la psychologie tourmentée de Claude. Nous assistons à une thérapie musicale dénué de dramaturgie et de réalisme viscéral avec « Addition » toujours aussi entêtant et entraînant où il réussit à coucher sur papier son malaise par rapport au sentiment amoureux contrastant avec un « Baisodrome » appuyant ainsi sur son rapport au sexe et « Micro Ondes » interrogeant son rapport à l’égoïsme. Et c’est à travers des compositions acid et une production irréprochable signée Alexis Delong (Yoa, Zaho de Sagazan…) et Tomasi dont leur patte se fait ressentir instantanément que notre protagoniste se met à nu.
In Extremis est notable par cet aspect théâtral qui se dégage tout au long de ces treize compositions électroniques menées aux synthés modulaires notamment sur les catchy « Changement à Mannheim » et « Soustraction ». Même si les puristes parviendront à regretter l’absence de l’atmosphère gothique de Bientôt la nuit, Claude réussit à nous interpeller en racontant ses tranches de vie facilement identifiables comme sur « Signes vitaux » traitant de l’hypocondrie mais également sur « La pression » parlant de sa mauvaise foi. Même lors des compositions plus contemplatives que sont « Ode à Mark » (ndlr: Mark Zuckerberg) et la déchirante conclusion nommée « Contresens », notre hôte n’aura pas fini de nous toucher en cicatrisant ses peines et ses angoisses permanentes en musique. Il en ressort ainsi un In Extremis répondant à toutes ses promesses où Claude affrontera les tracas du quotidien après une introspection aussi bien viscérale que douce-amère.
Note: 8/10