STAV – Contretemps

Beaucoup d’entre nous ont découvert STAV à travers un tout premier EP sobrement intitulé Musique de Supermarché début 2021. Benjamin Stavinsky, de son vrai nom, était sorti des sentiers battus avec son style peu orthodoxe mais ô combien accrocheur. Il aura fallu attendre plusieurs années pour attendre son premier long-format du nom de CONTRETEMPS.

Brouillant les pistes entre pop, rap et électro, l’angevin pose les bases de sa musique décomplexée et aventureuse qui se décline en dix morceaux implacables. Démarrant en trombe avec un « CPT », STAV compte nous étonner à travers ses punchlines à la fois cinglantes et teintées d’autodérision rappelant quelque peu Orelsan avant de viser large avec d’autres compositions calibrées telles que « Dancefloor » et « Meilleur ami » où il réussit à dépeindre un quotidien à la fois réconfortant et quelque chose que l’on a envie de fuir afin de sortir de sa zone de confort.

Voilà de quoi entamer ce CONTRETEMPS qui réussit à détailler chaque cycle sentimental avec une plume aussi bien mordante qu’attachante de STAV. Une plume qui fait mouche avec des titres finement ciselés comme « Des Jours » et « Réparé » alternant avec brio le chant et le spoken-word. Capable de nous faire rire sur l’absurdité du monde et de nous faire frissonner lorsqu’il se livre à nous, le musicien angevin est aussi bien entouré à travers le seigneur de la sad-pop en personne que j’ai nommé Chahu à deux reprises sur « Beau chez nous » et « Cassé » mais également la cameo queen qu’est BRÖ avec une interprétation possédant quelque chose de Bonnie Banane sur les allures bossa nova de « Promesses ».

Il ne manquera plus que « Couleur à toi » et « Collège » en guise de conclusion pour que STAV continue de brouiller les pistes entre insouciance et constat alarmiste sur notre société. Et c’est ce qui rendra ce CONTRETEMPS aussi bien introspectif que chaleureux.

Note: 7/10